En parcourant la presse, un article m’a interpellé, le sujet qu’il aborde faisant partie de ce qui pour moi relève d’une utopie, de l’anti-moi qui ai toujours quelque chose d‘urgent à régler avec une « to do » liste qui me nargue en permanence et n’arrête pas de s’allonger bien que je m’emploie à pallier au plus urgent dans … l’urgence justement.

«  et si on vivait lentement ? »
Un principe révolutionnaire ?
Rêve ou cauchemar ? Est-ce même envisageable ? Je m’en vais donc me renseigner sur ce mouvement qu’est la slow-life, mouvement qui trouve ses origines dans les années 80. Je n’arrive même pas à imaginer que les gens rêvaient déjà de slow-life depuis ces années-là, ces années d’avant, les années d’avant internet.

Il est clair qu’internet a révolutionné nos vies, mais il a aussi et surtout révolutionné notre rythme de vie. Cette accessibilité dans l’urgence à tout marque un tournant décisif, nous voulons tout savoir tout de suite et nous devons nous poser en informateur avisé tout aussi vite.

Le philosophe italien Maurizio Ferraris, auteur de Mobilisation Totale (PUF, 2016), compare l’état de mobilisation permanente induit par Internet à une guerre intime et à une forme de servitude volontaire. [bwwpp_book sku='97821307363700000000'] Le slow-life, un principe pas si récent que ça.
En remontant bien plus loin encore dans la littérature il s’avère que bien des écrivains avaient vanté les mérites de la lenteur. Montaigne disait :
« Quand je danse, je danse ; quand je dors, je dors ; quand je me promène solitairement en un beau verger, si mes pensées se sont entretenues des occurrences étrangères quelque partie du temps, quelque autre partie je les ramène à la promenade, au verger, à la douceur de cette solitude, et à moi. »

Montaigne, " De l'expérience ", Essais, III, chapitre XIII, 1588. - Montaigne
Quelle belle idée que celle de pouvoir se recentrer, éloigner, le temps d’une promenade ou d’une pause salvatrice tout ce qui peut provoquer une onde parasite sur cette douceur de la solitude, être totalement injoignable, être a l’écoute du moi sans rien autour, doucement, lentement et émerger quoiqu’il arrive à un moment ou un autre parce que c’est ce que nous finirons par faire mais en ayant au moins pris le temps de s’écouter.

Un de mes auteurs favoris, Kundera, a lui aussi fait l’éloge de la lenteur comme aucun autre, et a tout simplement intitulé son livre «  la lenteur ». Méditer sur cette citation qui en est tirée changera forcement le cours d’une conversation.

« Il comprend que cette impatience de parler est en même temps un implacable désintérêt à écouter”. »
Et pourtant l’écoute est un don rare et le cultiver relève d’un travail sur soi qui peut être particulièrement salvateur.

Serait-il possible d'appliquer ce ''slow-life'' dans votre mode de vie? Donnez-nous votre avis dans la barre des commentaires et restez connecté pour voir dans quels domaines s'est propagé le ''slow-life''.